J’ai enfin pu lire le célèbre roman Le Problème Spinoza du non moins célèbre psychiatre, psychothérapeute, professeur et écrivain Irvin Yalom.

Depuis quelques années je me délecte des écrits de ce grand thérapeute américain. Le Problème Spinoza est dans la continuité de ses deux romans Et Nietzche a pleuré et La Méthode Schopenhauer. Ici, il reprend les quelques éléments de la vie de Baruch Spinoza qu’il met en parallèle avec celle du nazi Alfred Rosenberg. Irvin Yalom a imaginé qu’Alfred Rosenberg, profondément antisémite, qui va avoir une influence importante dans le développement du IIIe Reich, s’est longuement interrogé sur Spinoza, juif du XVIIe siècle, qui pourtant est reconnu comme l’un des plus grands philosophes de l’Histoire. Comment est-il possible qu’un juif ait pu faire preuve d’une telle intelligence ? se demande Rosenberg. Bien sûr, on ne serait pas dans un roman d’Irvin Yalom sans des séances d’entretiens psychologiques, même s’ils n’en portent pas officiellement le nom, pour nos deux protagonistes. Ceux-ci sont toujours passionnants à lire et l’on sent à travers eux la façon de travailler d’Irvin Yalom.

Malgré ces qualités, et la façon qu’a eu l’auteur de décrypter la pensée de Spinoza, tout en pédagogie mais sans en avoir l’air, ce n’est pas mon roman préféré d’Irvin Yalom, probablement parce qu’il est difficile d’avoir un protagoniste aussi antipathique que Rosenberg. À ce titre, l’ouvrage n’est pas sans rappeler La mort est mon métier de Robert Merle.

Cela reste néanmoins un roman écrit et pensé par un grand homme, qui mérite forcément le détour.

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