Je suis psychologue intégratif. Pour beaucoup d’entre vous, cela ne signifie probablement pas grand-chose. Explications.

La psychologie intégrative est le courant des praticiens et chercheurs qui revendiquent ne pas appartenir à un courant théorique particulier. Vous avez probablement déjà entendu parler des psychanalystes et des thérapeutes cognitivo-comportementaux. Je prends cet exemple car c’est le plus connu. Il arrive fréquemment que ces deux types de professionnels se fassent la guerre. En effet, ils appartiennent à des champs théoriques très différents et leur pratique s’en trouve ainsi assez opposée. Historiquement, les psychanalystes proposaient des cures analytiques sur le divan (il y en a de moins en moins, la psychanalyse se modernisant), basée sur la libre association (donc la parole libre des patient.e.s), avec pour objectif de découvrir les mécanismes inconscients de l’individu, sans chercher nécessairement à se débarrasser du symptôme. Les adeptes des TCC, au contraire, suivent un protocole précis avec pour but principal de voir disparaître le symptôme du patient. On comprend dès lors comment les un.e.s ont du mal à s’entendre avec les autres.

Pour moi, tout ceci est une guerre de clochers. Chaque thérapeute a tendance à tirer la couverture à soi en clamant que sa technique est la meilleure. Ils.elles ont pour preuve les nombreux.se.s patient.e.s qu’ils ont pu accompagner (et, pour certain.e.s, des preuves scientifiques). Or, il me semble que si l’on avait découvert une technique vraiment plus efficace que les autres, tous les thérapeutes du monde s’en serviraient. Je pense ainsi qu’en réalité il n’existe pas une technique psychothérapeutique meilleure qu’une autre, mais que cela dépend de la personne en face de nous. Nous n’avons pas tou.te.s les mêmes attentes, les mêmes besoins, les mêmes vécus, les mêmes fonctionnements de pensée, etc. Alors comment pourrait-il y avoir une technique plus performante ?

Etre psychologue intégratif, c’est utiliser plusieurs techniques psychothérapeutiques, les combiner, les utiliser en fonction du patient et de son cheminement. C’est ainsi que l’on se retrouve avec des praticiens intégratifs finalement encore plus différents les uns des autres (au-delà de leur personnalité) puisque chacun va se former et s’inspirer de diverses théories pour fonder sa pratique.

Concrètement, qu’est-ce que cela peut donner ? Lorsque je rencontre un.e patient.e, les premiers entretiens vont être dédiés à une discussion libre et à une écoute active avec pour but de compréhension, de cerner le sujet, la demande, la complexité de la problématique. Avec le temps, nous pouvons mettre en place des séances psychothérapeutiques avec des éléments de thérapie brève et des consultations orientées par une forme de thérapie que je maîtrise, comme l’ICV.

Je n’ai pas de plan pré-défini car je ne pense pas que cela serait efficace. La relation thérapeutique est une “danse relationnelle” (Christophe Deval) et même si j’aime apprendre des chorégraphies par cœur, il faut savoir improviser pour laisser la place aux patient.e.s et les suivre, à leur rythme. C’est peut-être ça, finalement, la psychologie intégrative : s’adapter le mieux possible à l’autre pour qu’il.elle puisse avancer, d’abord avec nous, puis indépendamment.